Ensoniq ESQ1

UN SON ANALO/NUMERIQUE QUI NE S'OUBLIE PAS

Même si le terme de première workstation "grand public" a été fortement préempté par le Korg M1 (88) et le Roland D20 (88), l'histoire doit rendre justice au ESQ1, arrivé en 1986 (et à qui le M1 et le D20 ont beaucoup emprunté : hommage à une référence ?). Avant, il y avait bien des workstations, mais elles relevaient du fantasme pour le commun des mortels : Synclavier, PPG, Fairlight, AudioFrame, Diaxys voir l'Oberheim OB8 (avec ses modules Dsx et Dmx). D'ailleurs, en fait, c'était bien ces dernières qui méritaient l'usage du terme workstation.

HISTORIQUE

Il est le premier à associer dans une même machine - et à ce prix - un synthétiseur puissant et multi-timbrales, un sequenceur réellement performant et des capacités de contrôle MIDI qui ont font le coeur de commande d'un home-studio. Il ne lui manque que des effets, ce qu'une Midiverb de l'époque compensait rapidement.

L'ESQ1 est le résultat du travail des équipes d'Ensoniq. Ce sont les anciens concepteur du Commodore 64, qui avait déjà fait trés fort en lançant le Mirage (85), le premier sampleur pas (trop) cher : le marché américain se souvient encore du son caractéristique de ce 8 bits. A ce titre, l'ESQ1 est une machine qui exploite pleinement les capacités d'un processeur dédié : le Q-chip (le même que le Mirage). Et surtout, c'est une machine conçue pour les musiciens qui aime faire leur son : ce n'est pas un lecteur d'échantillons mais un vrai synthétiseur ;-)

A l'époque, c'est pourtant son piano multi-échantillonné qui va en marquer beaucoup (1 échantillons par octaves). Mais ce serait oublier la puissance de cette machine : 3 oscillateurs par voie offrant l'accés à 32 formes d'ondes (ondes additives, formants, ondes multi-échantillonnées), une vraie stéréo, 3 LFO, 4 Enveloppes à 6 étages/7 segments, des filtres analogiques (CEM3379) résonnant 24 dB/4 pôles. L'ESQ1 peut produire une grande variété de sons : des nappes trés PPG, des leads à la Moog, des strings à la Oberheim ... tous ça l'ESQ1 vous le donne.

En 88, le ESQ1+ (sequenceur de 20 000 notes, 80 sons d'usines sur cartouche) puis le SQ80 (89) prend la suite, rajoutant l'aftertouch polyphonique, un lecteur de disquette, 75 formes d'ondes multi-échantillonnées et mieux bouclées, 5 kits de batterie et une enveloppe de réverb (et le tout compatible avec les banques sons et séquence du ESQ1). Puis ce sera le VFX (suivi du VFX sd), qui mettra la barre encore beaucoup haut. Mais c'est une autre histoire.

IMPRESSIONS

L'ESQ1, il ne fait pas synthé plastoc à l'italienne. Il y a de la tôle, et ça se sent au bout des bras. De construction solide, il résiste aux années et les composants internes sont de qualités. C'est du synthé US de la grande époque. Le clavier est agréable et les possibilités MIDI étendues en font un bon clavier de commande standard. Si ce n'était son poids, ce serait le clavier de scène idéal à trimbaler sans trop se préoccuper de sa fragilité.

Ses sons m'ont toujours laissé sans voix. Sa synthèse hybride à 3 oscillateurs, nourrie d'échantillons 8 bits et de courbes analogiques, produit des timbres d'une rare puissante sonore. Plus tard, le VFX nous fera le même coup en mieux. L'ESQ1 n'est pas un lecteur d'échantillons mais bien un synthé d'une rare puissance. Je n'ai pas souvent entendu d'aussi belles nappes, graineuses à souhait, vibrantes et modulées. C'est l'anti DX7 par excellence. Il est aussi très à l'aise sur les basses, qu'elles claquent ou pas. Ainsi que sur les sons très électro. Sa dynamique est bluffante et il faut veiller aux niveaux sous peine de saturer.

La programmation est assez aisée. Tout les accès aux pages se font via les boutons dédiés répresentant sur le panneau avant la structure d'un son. Chaque détail de page est ensuite accessible via le menu à 8 boutons entourant l'écran. C'est clair et rapide et beaucoup de concurrents s'en inspiront. On est loin de la complexité d'un DX7.

DESCRIPTION TECHNIQUE DE L'ENSONIQ ESQ1

Type : workstation
Clavier : 61 notes, lesté, avec sensibilité et vélocité polyphonique, d'origine Fatar
Aftertouch : non
Synthèse : soustractive,
Mémoire : table de 32 ondes échantillonnées ou analogique, avec traitement analo-numérique
Résolution : 8 bits (idem Mirage partageant la même puce)
Oscillateurs : 3 digitaux par voie (24 en tout), synchro des ocs 1 et 2, modulation en anneau
Enveloppes : 4 à 7 segments
Filtres : analogiques 4 pôles, 24 Db (6 Db/pôle) résonnant
Polyphonie : 8
Multi-timbralité : 8
Split : oui, avec accord par partie splitté
Layer : oui
Mode : Poly, Omni, Multi ou Mono
Mémoire interne : 40 sons internes, 80 sur cartouches
Sauvegarde : cassette, cartouche, SysEx,
ROM : 3.5 changeable sur puce
Séquenceur : 8 piste, 2400 notes (10 000 avec extension), 10 songs, 30 patterns de 999 mesures maximum.
Effets : pas d'effet (delay midi possible)
Sorties : stéréo
Entrées : non
Midi : In/Out
Dimension :
Poids : lourd ;-)
Année de sortie : 1986
Prix neuf : 12 000 Frs
Prix d'occasion : 300 € (année 2011) en hausse

SOURCES ET LIENS

Musicien n°3, page 88
Keyboards n°3, page 64
Keyboards HS n°4, page 35
SynthMuseum : ensoniq esq1
vintagesynth : page sur l'esq1
Ensoniq ESQ1 Hacker Pages : la trousse à outil pour entretenir l'ESQ1
Site de Margus sur l'ESQ1
La page de Buchty
MyAnalogGear : page sur le ESQ1
Le site bien documenté de Rick C.
http://soundprogramming.net/synthesizers/ensoniq/ensoniq_esq_1


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Mise à le jour le 10 janvier 2011

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